À propos
Qu'est-ce qu'un caribou ?
Le caribou est un grand mammifère faisant partie de la famille des cervidés. Le nom caribou est utilisé pour désigner l’animal en Amérique du Nord alors qu’en Europe et en Asie, on l’appelle renne. Le caribou est un cervidé de taille intermédiaire, plus petit que l’orignal, mais plus grand que le cerf de Virginie. Le caribou se distingue des autres cervidés par la présence de bois autant chez le mâle que la femelle. Ce sont des bois de grande taille couronnés de rameaux aplatis en forme de main qui ornent la tête des mâles. Quant aux femelles, celles-ci en possèdent des semblables mais en plus petite version et sans la palette centrale. Par ailleurs, on reconnaît bien le caribou de par sa robe qui va du blanc cassé au brun foncé, selon les populations et les saisons. Le lichen constitue la grande majorité de l’alimentation quotidienne de ces animaux en hiver. Cependant, dès le printemps, des plantes herbacées, les graminoides et les feuilles des arbustes sont ajoutées au régime alimentaire de ces mammifères herbivores. Le caribou, au Canada, est divisé en quatre écotypes qui ont été nommés par les biologistes d’après le comportement et l’environnement dans lequel vivent les animaux. En effet, on retrouve les caribous migrateurs ou toundrique, le caribou montagnard, le caribou forestier ou boréal et le caribou de Peary. L’aire de répartition des caribous est l’une des plus vaste, tous mammifères canadiens confondus. Ainsi, ce large territoire expose cette espèce à divers phénomènes géographiques et paysagers induisant une grande diversité génétique à travers les populations de caribous.
Est-ce différent d'un renne?
Le renne est le nom donné au caribou en Europe et en Asie. Les cycles de glaciation ont permis au caribou/ renne de coloniser toute la région circumpolaire; c’est-à-dire, toute la partie de l’extrême nord du globe. Certaines communautés en Europe et en Russie élèvent le renne depuis longtemps. Malgré cette grande distribution, le caribou et le renne forment la même espèce (Rangifer tarandus) mais l’isolement géographique a permis de constituer des sous-groupes qui ont des caractéristiques physiques un peu différentes les unes des autres. Le caribou/ renne est un animal emblématique vital pour plusieurs communautés vivant dans la région circumpolaire. Pour la majorité des gens vivant plus au sud, l’image du renne est bien ancrée dans l’imaginaire collectif comme étant les animaux de l’attelage tirant le traineau du Père Noël.
Leur statut actuel dans le monde
Le caribou est très important pour les pays Nordiques. En premier lieu, plusieurs communautés dépendent du caribou pour leur sécurité alimentaire. De plus, le caribou est une espèce sentinelle parce que c’est un des seuls grands mammifères vivant sur l’ensemble du territoire circumpolaire. Au Canada, on retrouve le caribou dans toutes les provinces et territoires mis à part les provinces maritimes du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard. L’animal est donc étudié pour mieux comprendre l’impact des changements climatiques et des perturbations environnementales potentiellement associés au développement économique pour l’exploitation des ressources naturelles. Les populations de caribous sont sensibles aux stress environnementaux et les suivis historiques montrent qu’il y a des fluctuations naturelles dans le nombre de têtes. Par contre, beaucoup de populations de caribous sont fortement en déclin au Canada et ailleurs. Les principales questions sont de savoir si ce déclin est normal, si cette tendance se poursuivra encore longtemps et si les populations sont aptes à récupérer. Présentement, la vitesse de déclin de certaines hardes est stupéfiante comme par exemple, la population du troupeau rivière Georges dans le nord du Québec et au Labrador qui comptait plus de 800 000 têtes au déébut des années 1990 et n’en comptait que près de 5 000 en 2018. Les causes de ce déclin rapide ne sont pas encore bien connues. En contrepartie, certains troupeaux comme par exemple, celui de Porcupine en Alaska et au Yukon, semblent bien se porter.
Pourquoi étudier la génomique?
L’analyse du patrimoine génétique du caribou représente ainsi un des angles importants pour étudier comment ces populations fluctuent. L’étude du génome (la génomique) nous informe de l’étendue du bassin génétique à une période donnée. Des questions telles que :
- Est-ce que le bassin génétique était plus grand lorsqu’il y avait 800 000 têtes dans le troupeau de la rivière Georges que celui trouvé aujourd’hui?
- Est-ce qu’il y a beaucoup de « familles » différentes dans ces populations qui contribuent à donner naissance à des jeunes chaque année?
- En diminuant le nombre de têtes, est-ce que les populations finissent par s’isoler ce qui diminue les échanges génétiques et contribue à faire augmenter la consanguinité?
- Est-ce que les populations sont génétiquement distinctes les unes des autres?
- Est-ce qu’il semble y avoir une pression de sélection génétique ce qui serait un signe qu’il y a un facteur limitant les populations?